Le marché mondial du café
La production annuelle mondiale de café atteint entre 175 et 180 millions de sacs de 60 kg de café vert ces dernières années.
Le sac de café vert de 60 kg est l’unité mondiale de mesure comme le baril de 159 litres pour le pétrole.
Le Brésil est le premier pays producteur mondial de café et représente à lui seul, 40 % de la production mondiale de café vert.
Les pays producteurs suivants de café sont par ordre d’importance :
-le Vietnam (Robusta)
-la Colombie
-l’Indonésie
Le marché a beaucoup grandi ces dernières années avec une explosion des ventes de formats dosettes et capsules, qui sont beaucoup plus rentables pour les fabricants.
Cependant, en 20 ans, la part de valeur captée par les pays producteurs (producteurs, intermédiaires et négociants) a diminué d’un tiers.
Quel est le lien entre le café et la déforestation ?
Comment la consommation de café en Europe contribue-t-elle à la déforestation mondiale ?
L’Union Européenne est le plus grand consommateur de café au monde.
Mais le café est l’un des principaux moteurs de la déforestation mondiale, car les agriculteurs de pays aussi différents que le Brésil, le Vietnam et l’Indonésie défrichent les forêts pour faire place à des plantations.
Les importations de café de l’UE ont été responsables d’environ 14 750 hectares de déforestation (équivalent à 21 000 terrains de football) en 2018.
Il s’agit du 3ème risque de déforestation le plus élevé parmi tous les produits agricoles importés par l’UE, derrière le soja et le bœuf, et plus élevé que l’huile de palme, le cacao et le caoutchouc naturel.
Qui sont les petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement du café ?
21% du café mondial est produit dans des domaines et des fermes de plus de 50 hectares.
19% proviennent de domaines et d’exploitations agricoles d’une superficie comprise entre 5 et 50 hectares.
60% de la production mondiale de café provient de 12,5 millions de petits producteurs de café possédant moins de 5 hectares.
Cela représente environ deux fois le nombre de petits producteurs d’autres produits de base présentant un risque élevé de déforestation, comme le palmier à huile, le caoutchouc et le cacao.
Que fait l’Union Européenne pour lutter contre la déforestation dans ses chaînes d’approvisionnement en café ?
En vertu de cette loi, les entreprises souhaitant accéder au marché de l'UE doivent prouver que les produits issus du bétail, du bois, du cacao, du soja, de l'huile de palme, du café et du caoutchouc sont exempts de déforestation. L'EUDR introduit des exigences de traçabilité pour ces produits et interdit les produits dont l'origine ne peut être vérifiée.
Dans quelle mesure le café vendu dans l’UE est-il traçable ?
Contrairement à de nombreux produits de base, une grande partie des importations de café n’ont subi qu’une transformation primaire, ce qui signifie qu’elles se présentent sous une seule forme (c’est-à-dire des grains de café).
Cela contraste avec des matières premières telles que l'huile de palme, le soja, le cuir et le caoutchouc naturel, dont la transformation primaire donne naissance à plusieurs produits distincts.
Une partie des importations d'huile de palme et de soja ont, par exemple, subi plusieurs étapes de transformation (ainsi que le transport et l'agrégation associés) avant leur importation.
En outre, le nombre de produits importés contenant du café est relativement faible, comparé au soja et à l’huile de palme (mais est plus similaire au cacao).
En bref, les chaînes d’approvisionnement du café de l’UE sont moins complexes que celles d’autres produits de base qui relèvent du champ d’application de l’EUDR.
Les entreprises de café sont-elles prêtes à se conformer à l’EUDR ?
De nombreuses entreprises du secteur du café ont mis en place les bases nécessaires pour se conformer à l'EUDR, mais doivent encore s'efforcer de le faire.
Par exemple, de
grandes entreprises comme
Nestlé,
JDE Peet's et
Starbucks ont pris des engagements existants, souvent de longue date, visant à exclure la
déforestation de l'Amazonie de leurs
chaînes d'approvisionnement.
Cependant, certaines de ces entreprises utilisent des systèmes de certification qui ne garantissent pas un café exempt de déforestation.
Par exemple, l'approche dite « territoriale » ne permet pas une traçabilité complète de la chaîne d'approvisionnement, comme l'exige l'EUDR.
En conséquence, seul un sous-ensemble insuffisant d’entreprises s’efforce explicitement de se conformer à l’EUDR.
Comment pouvons-nous soutenir les petits producteurs de café ?
Les petits producteurs de café, dont beaucoup ont déjà du mal à gagner leur vie, ne doivent pas supporter le fardeau de se conformer à l’EUDR.
Les entreprises de café doivent leur verser un revenu vital et leur fournir des contrats à long terme, des investissements ciblés, un soutien technique et financier.